Texts
Photography is for Delphine Baumont the expression of the fixation of “dream images”. This clarity is burning, opacifying, translucent. Her passion for still life led her to give life to everyday objects. Nourished by the fantasies of Cocteau and Buñuel, the photographer began to express her mannerism, her taste for storytelling and mystery by staging "fetish objects" in her first photographic series entitled "Floating Objects" and "The Apartment ". Her interest in psychoanalysis and surrealism through the German expressionist cinema and the surrealists led her to new, more plastic photographic research, topics of aesthetic outpouring centered around the fetish. Fascinated by "Animism", a new theme around the animal and its environment appears through a trip to India and Nepal, the series of which "Indian Bestiary" and "Singeries" are questions about orientalism, the place of animals in nature. "Apsaras" and "Indian Tale" sound like a poetic walk, an ode to femininity and suspended time. The photographic series find their full meaning in their diptych composition: reminiscent of the medieval altarpiece, the characters and animals are endowed with supernatural or fantastic powers. The animal aestheticizes its relationship to the human. Marked by the religious question and mysticism, the photographer begins a new series entitled “Artificial Paradises”, nourished by the crossings of several religions experienced during trips to India, the Netherlands and Portugal. Her pictures are a dialogue between European and oriental cultures. Delphine Baumont carries out a photographic report at the request of the Dominican brothers of the Convent of Saint-Thomas d'Aquin in Lille. Roland Barthes said of photography that "it has something to do with the resurrection"... Exploring the diptych, this time in aesthetic opposition, without seeking the fusion of two images, the “Vegetal” series shows antagonisms. Nature, now fragile, summons the abstraction of a certain mineral. “Maintaining that what opposes is in agreement with itself, according to the expression of Heraclitus who specifies: “Harmony of opposing tensions, like (that) of the bow and (that) of the lyre. » » André Breton, "The communicating vessels", 1932.
La photographie est pour Delphine Baumont l’expression de la fixation « d’images de rêve ». Cette clarté est brûlante, opacifiante, translucide. Sa passion pour la nature morte l’a amenée à donner vie à des objets de son quotidien. Nourrie des fantasmes de Cocteau et de Buñuel, la photographe commence à exprimer son maniérisme, son goût du récit et du mystère par la mise en scène d’« objet-fétiches » dans ses premières séries photographiques intitulées « Objets flottants » et « L’Appartement ». Son intérêt pour la psychanalyse et le surréalisme à travers les films du cinéma expressionniste allemand et des surréalistes la conduit vers de nouvelles recherches photographiques plus plasticiennes, sujets d’épanchement esthétique centrés autour du fétiche. Fascinée par « L’Animisme », une nouvelle thématique autour de l’animal et de son environnement apparait à travers un voyage en Inde et au Népal, dont les séries « Bestiaire indien » et « Singeries » sont autant de questionnement sur l’orientalisme, la place de l’animal dans la nature. « Apsaras » et « Conte indien » sonnent comme une promenade poétique, une ode à la féminité et au temps arrêté. Les séries photographiques trouvent pleinement leur sens dans leur composition en diptyque : réminiscence du retable médiéval, les personnages et animaux sont dotés de pouvoirs surnaturels ou fantastiques. L’animal esthétise sa relation à l’humain. Marquée par la question religieuse et le mysticisme, la photographe entame une nouvelle série intitulée « Paradis artificiels », nourrie des croisements de différentes religions éprouvées au cours de voyages en Inde, aux Pays-Bas et au Portugal. Ses photographies sont un dialogue entre les cultures européennes et orientales. Delphine Baumont effectue un reportage photographique à la demande des frères Dominicains du Couvent de Saint-Thomas d’Aquin de Lille. Roland Barthes disait de la photographie qu’« elle a quelque chose à voir avec la résurrection »… Explorant le diptyque, cette fois en opposition esthétique, sans chercher la fusion de deux images, la série « Végétal » montre des antagonismes. La nature, désormais fragile, convoque l’abstraction d’un certain minéral. « Soutenir que ce qui s’oppose est d’accord avec soi, selon l’expression d’Héraclite qui précise : « Harmonie de tensions opposées, comme (celle) de l’arc et (celle) de la lyre. » » André Breton, "Les vases communicants", 1932.